mercredi 28 novembre 2012

2:02 a.m.

Basé sur une peur irrationnelle du noir que j'ai eue il y a quelques jours et que je n'ai pas tendance à avoir. Le raisonnement est similaire à celui que je me rappelle avoir eu, le dénouement est cependant différent à la réalité...

C'est fou comment le moment le plus effrayant d'une vie est parfois le moment le plus banal. Je suis certain qu'un accident en voiture présente un plus grand choc sur le moment que ce que je vis depuis 5 minutes, mais justement, l'impact dure généralement beaucoup moins que 5 minutes. Non, je ne suis pas dans un avion en chute libre, je ne suis même pas dans une ruelle sombre alors que quelqu'un me poursuit. Je suis présentement dans le confort de ma maison, le confort de mon propre lit, bien au chaud, trop chaud, complètement figé.

Il est 2:02 a.m. selon l'heure que mon radioréveil projette au plafond et que je peux lire de la façon la plus claire possible grâce au contraste des chiffres rouges perçant l'obscurité. C'est bien la seule chose qui perce l'obscurité et malheureusement, c'est loin d'être suffisant pour me confirmer quelle est cette masse solide, grande et trop humanoïde à mon goût, plaquée devant ma fenêtre à l'intérieur de ma chambre et cachant une partie de la lumière naturelle de la lune.

Voilà 5 minutes que je l'observe du coin de l'œil. Je n'ose pas me retourner, car je sais que jusqu'à présent j'étais couché et ça fait probablement un moment que cette chose est là sans m'avoir rien fait, alors je préfère maintenir le statu quo qui a fonctionné tout ce temps; je préfère faire semblant de dormir. Rien de plus difficile.

Vous savez quand vous devenez conscient de votre respiration? C'est ce qui m'arrive alors que je m'efforce de la maintenir à un rythme naturel pendant que mon cœur bat comme si je venais de gagner une course olympique. Je ne sais même pas à quoi ressemble un rythme naturel de respiration maintenant que j'y pense ni même si ça importe dans le cas actuel.

Pourquoi cette chose ne bouge-t-elle pas, même pas d'un centimètre? Pourquoi cette chose n'émet-elle pas de bruit? Ça rend le tout beaucoup plus effrayant. J'ai l'impression qu'on m'observe. Mais la logique voudrait que ce soit un objet inanimé... Hm, la logique veut que ce soit un objet inanimé? Oui, la logique veut que ce soit un objet inanimé! Il est passé deux heures du matin, je suis juste fatigué et je ne réfléchis pas correctement, mais j'ai sûrement juste oublié une pile de vêtements ou un cadre est partiellement décroché. En tout cas, c'est impossible que ce soit un humain, je ne sais pas ce que je pensais. Le peur était bien réelle, mais la présence, non.

Bon, je me rendors... Soudain, la couverture se fait tirer.

lundi 30 mai 2011

Les deux prisonniers

Une histoire de Solo the CyberpunK, révision par DarkEvil.

-Depuis combien de temps sommes-nous ici?

-Ça fait tellement longtemps que les jours ne se comptent plus...

-Et dire que nous avons réussi à nous évader la dernière fois. Je ne demandais pas une éternité, car je savais que c'était impossible dans notre condition, mais si nous avions pu profiter de la liberté un peu plus longtemps avant qu’ils ne nous capturent avec leur vaisseau ultra rapide...

-Je rêve encore à cette promenade dans la nature...

-Dire qu'on n'a jamais su pourquoi on nous faisait ça... Pourquoi penses-tu qu’ils nous gardent prisonniers?

-Difficile à dire et des fois j'aime mieux ne pas y penser. Peut-être qu'ils veulent faire des expériences sur nous. Pour nous réconforter, je dirais que c'est clair qu'ils ne veulent pas nous manger, car ils l'auraient fait depuis longtemps.

-Où alors ils attendent une occasion spéciale... Que veulent-ils de nous?

-Ils en ont probablement déjà fait mention, mais étant donné que l'on ne comprend pas leur langage étrange...

-Tu as raison. C'est affreux comme je me sens impuissant... En attendant, ce n'est pas comme si on était mal traités. Et que ferions-nous seuls sur cette planète? Ces créatures en ont le contrôle total et nos semblables sont emprisonnées un peu partout. Pour autant qu'on sache, ça a peut-être toujours été comme ça. Ils pensent à tout, aucune manière de se rassembler et prendre le dessus.

Ils sont sur un coin de mur et regardent discrètement les créatures interagir entre eux en lançant des cris bizarres.

-Que font-ils, tu penses?

-Je ne sais pas. Ils ont l'air de se chicaner... Ou alors c'est un jeu, regarde, ils ont des bouts de papier dans les mains.

-Drôle de passe-temps. Je n'en vois pas l'intérêt.

-S'ils sont capables de regarder une boite carrée pendant plusieurs heures...

-As-tu faim?

-Étant donné qu'il n'y a rien d'autre à faire, oui. Ça doit être l'heure.

Soudain, l'une des créatures lance un cri familier et les appelle tous les deux.

Nos deux chiens se dépêchent à aller manger.

jeudi 28 avril 2011

Le second prisonnier de la lemniscate

Idée et fondations du texte par Solo the CyberpunK, ajouts et révisions par DarkEvil.

«Bang!»

Un homme de science git sur le sol, résultat attendu d'une balle de fusil qui traverse son cerveau. Aux yeux de tous, il s'est suicidé.

La vérité n'est pas qu'il n'en peut plus de sa vie, ce n'est que parce qu'il est un scientifique en pleine expérimentation qu'il a posé le geste. Malgré les conséquences de son geste, ne vous détrompez pas, il est d'ailleurs toujours en expérimentation. Il est tout simplement à la recherche de quelque chose de meilleur.

Pas dans le sens "croyant" du terme, il est assuré qu'il n'y a pas de vie après la mort; du moins rien de traditionnel comme un paradis ou un enfer.

Toute sa vie, il a cherché les secrets de l'univers aussi bien qu'il le pouvait, en tant que grain de sable dans un vaste terrain de sable. Récemment, ses recherches ont abouties à une découverte incroyable.

Une expérience de mort imminente lui ouvra les yeux : c'est comme si pendant un court instant, une fenêtre s'était ouverte pour le laisser passer à une autre possibilité, mais il s'est fait aspirer à sa réalité avant de poursuivre ce chemin.

Son hypothèse : à la mort accidentelle du corps, avant l'usure naturelle de la conscience, celle-ci s'échappe, mais elle ne cesse pas d'exister. Presque comme les religions le prétendent pour le soi-disant "âme", excepté que la conscience n'est pas éternelle à proprement parler. Cependant, là où le tout diffère, c'est que cette mort crée un embranchement dans les dimensions, un où le corps est encore habitable par la conscience avant l'accident. Chacun de ces embranchements spéciaux entraîne des irrégularités qui modifient un peu la série de choix qui l'ont mené jusqu'au présent de telle manière à ce que l'accident ne se répète pas à terme. Peut-être aussi qu'il n'y a pas de cause ni effet et que ces embranchements ont toujours existé, attendant sa venue; il n'en est pas certain.

Ce dont il est certain, c'est que ses collègues ne seraient pas d'accord avec ses méthodes drastiques, car il n'a pas encore établit suffisamment de preuves pour justifier un tel geste, mais l'excitation du moment a fait en sorte qu'il ne pouvait plus attendre. Le but de son geste fatal consistant en plus que de simplement prover son hypothèse, il souhaite tomber dans une dimension où la série de choix lui permettant de survivre à un accident donné change dramatiquement son style de vie. Il est, comme nous tous, à la recherche d'une vie parfaite sans les problèmes divers qui le troublent actuellement. Bien sûr, il définit "vie parfaite" selon ses propres termes, une telle chose ne pouvant exister. Rien ne pourrait correspondre à sa demande après une seule tentative selon lui, mais il arrivera bien à ses fins un jour ou l'autre en s'enfonçant de plus en plus loin dans les dimensions.

Il se réveille, après ce qui lui paraît être un instant après avoir appuyé sur la détente, dans une dimension où il avait oublié de charger le fusil. Léger changement, il a survécu et doit apprendre à s'ajuster à sa nouvelle situation pour voir si dans le plus heureux des hasards elle lui convient. 2 heures plus tard, un autobus le renverse.

Il s'éveille de nouveau dans un nouveau monde et réalise sa malchance. Il se promet de faire bien attention de ne pas répéter l'accident. Le jour d'après, il meurt d'un empoisonnement alimentaire dans un restaurant.

Après 50 ans de vie et de mort constante, il est clairement sur le point de perdre la raison. Il a travaillé à développer une technologie combinée du savoir des différentes dimensions, de plus en plus éloignées de ses origines et lui laissant un peu plus de temps en leur présence à chaque fois, pour créer un canon à particules ultra puissant qui peut atteindre une vitesse incalculable. Ce que l'homme peut arriver à faire dans les pires situations est incroyable, chose qu'il sait en tant que scientifique, alors imaginez ce qu'il peut faire après 50 ans de ce qui est rapidement devenu pire que la mort absolue. Il veut utiliser son invention pour envoyer un message dans l'espace dans un vortex en rotation contraire à celle de la Terre, ce qui a pour effet étrange de faire arriver le message à destination avant son envoi, si cela fonctionne.

Le message est envoyé à la première entité qu'il a habitée, juste avant qu'il ne passe à l'acte pour tester son hypothèse. L'effet est catastrophique : il est encore présent aux côtés de son canon. Il n'y a pas de lien logique entre l'entité qu'il était au départ et celle qu'il est devenu, puisqu'elle n'a jamais posé le geste le coinçant dans sa situation. À proprement parler, il est un nouvel être et il a sauvé quelqu'un d'autre, pas lui.

Finalement, sa conscience meurt pour de bon à l'usure dans l'univers 9721B, le fusil à la main, après de nombreuses morts accidentelles toujours aussi douloureuses.