samedi 15 août 2009

Un métier insolite

??? : Suivez le couloir, quelqu'un vous attend...

C'est une routine. C'est ce que je dis à tous mes clients. Ce n'est pas que je déteste les rapports humains, mais je me sens plus à l'aise à énoncer des longues phrases en écrit qu'en parole, vous voyez, c'est ma mâchoire qui n'est pas solide. Ha ha! Elle est bien bonne, un de ces jours, je me ferai MOURIR! Trêve de plaisanteries, où en étais-je? Ah oui, je parlais de mes clients. Le service que je propose est tellement commun que je n'ai littéralement jamais de temps libre, d'ailleurs j'ai dû faire un temps MORT pour écrire ce petit compte-rendu de mon état actuel, après tant d'années de services.

J'en ai servi des clients, beaucoup aujourd'hui et j'en servirai tant d'autres demain. En général, ils me détestent, je leur apporte pourtant la plus grande aide possible à tous leurs ennuis. Ceci dit, ceux qui m'apprécient, je les aime moins. Vous voyez, le plaisir dans ce que je fais, c'est justement de saisir les gens au moment où ils ne s'y attendent pas, si c'est eux qui me demandent littéralement de venir à leurs côtés, je ne peux y prendre plaisir, je suis fait comme ça.

Peut-être que je suis fait comme ça parce que j'ai le travail le plus simple du monde. Vous voyez, je ne peux faire autre chose, mes compétences sont peut-être uniques, mais c'est justement ce qui me contraint à pratiquer mon métier et seulement celui-ci. Je ne devrais pas m'en plaindre, après tout il me permet de voyager, mais je ne peux pas avoir de domicile fixe ou même le temps de me bâtir une VIE. Des gens vous diront que la prostitution est le plus vieux métier du monde, mais je serais empressé des les corriger avec le mien, c'est vrai qu'il commence à devenir vieux.

Je déteste mon métier. Pas parce qu'il est trop simple, car après tant d'années, on s'habitue à faire la même chose, c'est comme si on était dans un état végétatif, comme un MORT-VIVANT. Ha ha ha! Excusez-moi! Je me suis laissé emporter! La vraie raison pour laquelle je déteste mon métier, c'est le contact humain, si varié et différent d'une personne à l'autre, d'une culture à l'autre, je le sais, je voyage constamment.

Au début de ce texte, je disais ne pas détester les rapports humains, malgré qu'eux me détestent, mais en fait j'ai un rapport amour/haine avec la chose. Vous voyez, pour faire le travail que je fais, ne pas avoir de conscience était vraiment mieux et je n'en avais pas quand tout a commencé. Je dis que c'était mieux, mais encore, sans conscience, j'étais vide et je ne pouvais juger de mes actes... À vous de décider s'il vaut mieux être absent ou conscient, bien que dans l'état du clown triste que je suis; pas étonnant que certains enfants redoutent les clowns. La conscience est donc un cadeau EMPOISONNÉ dans ma situation, c'est mieux que rien j'imagine.

Comment ai-je acquis cette conscience, me demanderez-vous? L'ironie dans tout ça, c'est que c'est justement en pratiquant le métier même pour lequel je ne pouvais m'impliquer émotivement que je me suis mis à FAUCHER un peu du VÉCU de chacun et ultimement, me développer une conscience comme la leur. J'ai aussi fini par remarquer qu'autant diversifiées les réactions des gens peuvent être face à ma présence et au derniers recours que je leur offre, elles peuvent toutes être regroupées sous cinq grands groupes communs.

Premièrement, il y a ceux qui refusent de me croire. Ils savent inconsciemment qu'ils n'ont pas le choix, qu'ils ne peuvent rien faire d'autre, que je ne peux rien faire d'autre, mais ils nient pourtant l'évidence. Deuxièmement, il y a les colériques qui non seulement n'acceptent pas leur sort, mais qui se mettent à me crier après et à rejeter la faute sur tout ce qui bouge. Comme si c'était de la faute de quelqu'un si je n'avais rien de mieux à leur proposer, surtout que dans la majorité des cas, ne le répétez à personne, mais c'est la faute du client si je dois lui offrir mon aide. Troisièmement, il y a ce que j'appellerais les vendeurs, des personnes qui sont si habituées à mentir dans leur quotidien pour arriver à leurs fins que quand je leur dis qu'il n'y a qu'une seule route ouverte à eux, ils essaient de marchander pour se donner des chances. «Aller, j'imagine que vous pouvez trouver autre chose, un moyen de tout arranger. Je ne demande pas gros, je ferais n'importe quoi pour que vous me proposiez des meilleurs résultats, je donnerais toute ma fortune pour une dernière chance.» Si je suis là, c'est que C'EST ta dernière chance, pigé!? Quatrièmement, il y a les dépressifs. Malgré que je sois passé par cette phase moi-même, je ne peux la comprendre. J'imagine que c'est pour ça que la dépression est considérée comme un trouble psychologique. Ce qu'il y a d'étrange avec eux, c'est que même s'ils ont finalement compris qu'ils n'avaient plus le choix et même s'ils l'ont partiellement accepté, qu'ils sont sur le point de faire un pas en avant, qu'ils n'ont plus la force de se battre, ils se plaignent encore qu'ils ne savent plus quoi faire. Ces gens sont tellement contradictoires et ils m'irritent presqu'autant que les suivants, car il reste encore ceux qui acceptent bêtement ce que j'ai à leur offrir, comme si c'était bien. Ils sont souvent fiers d'en être arrivé là, ce sont les gens qui m'irritent le plus, car ils en sont arrivés à un point où il n'y a plus de bataille à mener, ça y est ils ont présenté le drapeau blanc. En fait, la bataille n'est jamais finie, sauf quand vous le décidez.

La raison pour laquelle je connais si bien ces cinq grands groupes, c'est que je suis passé par chacun d'eux. La raison pour laquelle je déteste le dernier un peu plus, c'est que c'est justement celui où je suis coincé depuis que j'ai vu qu'il n'y avait rien d'autre à accomplir que ma destinée et que toute bataille était impossible. Je m'appelle Azraël et un jour, le temps sera venu pour vous de me rencontrer, jusqu'à quel point vous battrez-vous?

jeudi 13 août 2009

À propos de Réalité ou fiction?

Bienvenue sur Réalité ou fiction?, car il est parfois impossible de faire la différence entre les deux et franchement, on s'en fout!

Ce blog est destiné à contenir des fictions plus ou moins longues, mais généralement courtes, et plus ou moins réalistes, mais généralement plausibles ou avec une morale applicable à notre monde réel. Elles sont écrites par moi-même, Bobby Roy ou Bob pour les intimes, et quelques-unes par mon ami Solo (qui m'envoie des idées ou textes complets que je retravaille plus ou moins dépendant des cas) dont vous pouvez visiter le site ici. Vous pouvez me contacter ici.

Je ne suis pas un écrivain de renommée mondiale ni même un écrivain de métier, n'ayant aucune publication imprimée attribuable à moi à ce jour. Ceci dit, je suis un fanatique de science-fiction et de matériel remettant en question notre façon de penser.

J'adore un peu tout ce qui est considéré comme geek, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai un autre blog partagé avec des amis nommé Geek Mode où je fais des critiques et des suggestions de trucs dans le genre avec des amis. Je vous suggère une petite visite si vous êtes intéressé.

Ici, c'est mon petit coin où je m'adonne à une passion un peu refoulée, écrire. Comme il n'y a aucun moyen de publier plus rapidement, à un niveau international, et de manière moins coûteuse que sur le Web, je suis entièrement satisfait de cette expérience et j'espère que les lectures qui suivront sauront vous satisfaire aussi!